Tout sur l’attentat de ce matin: L’auteur des faits, qui a crié à de nombreuses reprises « Allahou Akbar », a été blessé par balles…

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L’attaque a eu lieu à l’intérieur et aux alentours de la basilique Notre-Dame de l’Assomption. L’auteur des faits, qui a crié à de nombreuses reprises « Allahou Akbar », a été blessé par balles.
Une attaque au couteau a eu lieu à l’intérieur et aux alentours de la basilique Notre-Dame de l’Assomption, à Nice, vers 9 heures, jeudi 29 octobre. Trois personnes sont mortes, deux femmes et un homme, selon des sources policières au Monde. L’auteur des faits, qui a crié à de nombreuses reprises « Allahou Akbar » à la sortie de l’édifice, a été blessé par balles. En urgence absolue, il a été conduit à l’hôpital, selon ces mêmes sources.En direct : Trois morts à Nice, le Parquet antiterroriste se saisit de l’enquête
La première victime, une femme, a été égorgée à l’intérieur du bâtiment. La deuxième victime, un homme, a été blessée mortellement à coups de couteau. Selon le maire de Nice, Christian Estrosi, il s’agirait du gardien de la basilique. La troisième victime a quant à elle été tuée dans un troquet en face de l’édifice, ou elle s’était réfugiée.
C’est la police municipale qui est intervenue en premier sur les lieux, secondée par la police nationale. Les policiers de l’unité de déminage ont immédiatement été dépêchés sur place pour vérifier l’absence de dispositif explosif. Un large périmètre de sécurité a par ailleurs été déployé autour de la basilique, sur l’avenue Jean-Médecin.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé s’être saisi de l’enquête, ouverte pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Elle a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
- Cellule de crise à Beauvau, Emmanuel Macron se rend à Nice
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur Twitter la tenue d’une « réunion de crise », place Beauvau. Le premier ministre, Jean Castex, a quitté l’Assemblée nationale, où il se trouvait dans le cadre des débats sur les nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, pour se rendre à la cellule de crise du ministère de l’intérieur.
« Je ne peux, une nouvelle fois dans les circonstances très difficiles que notre pays traverse, dans les épreuves qu’il subit, qu’appeler l’ensemble de la représentation nationale à l’unité et à la cohésion », a dit le chef du gouvernement aux députés, avant de promettre qu’il ferait « tout son possible » pour revenir ensuite dans l’hémicycle. Réagissant à l’annonce, les députés ont observé une minute de silence et suspendu brièvement la séance. De leur côté, les sénateurs ont également observé un moment de recueillement ce matin, avant un hommage plus solennel qui leur sera rendu dans l’après-midi.
Après un passage par la cellule de crise, Emmanuel Macron doit se rendre à Nice en début d’après-midi, sur les lieux de l’attaque, a annoncé l’Elysée. Le président de la République sera accompagné du ministre de l’intérieur , Gérald Darmanin, du ministre de la justice, Eric Dupont-Moretti, de Jean François Ricard, chef du parquet national antiterroriste, ainsi que de Monseigneur de Moulin Beaufort, président de la Conférence des évêques de France. Il rencontrera également sur place le maire de Nice (Les Républicains, LR), Christian Estrosi, ainsi que les députés Cédric Roussel et Eric Ciotti.
- Nombreuses réactions politiques
Christian Estrosi a commenté les événements sur Twitter : « Treize jours après Samuel Paty, notre pays ne peut plus se contenter des lois de la paix pour anéantir l’islamo-fascisme. » Une réaction qui fait référence au débat sur le cadre législatif de la lutte antiterroriste, replacé au cœur des discussions à la suite de l’assassinat de Samuel Paty.
Eric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes, a été pour sa part prévenu de l’attaque au moment où il entrait dans l’hémicycle. Pour lui, le vote sur les nouvelles mesures sanitaires est « irréel dans le contexte ». « Un vote sur des mesures déjà prises est irréel dans le contexte, dans ce moment d’émotion », estime l’élu. « Toute la région Sud se tient aux côtés des Niçois », a déclaré de son côté le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier.
De nombreuses personnalités politiques ont également réagi. De la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, qui a appelé à « mettre hors d’état de nuire l’idéologie islamiste », au chef de fil de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, qui a exprimé sa « solidarité émue avec les catholiques de France », en passant par la maire de Paris (Parti socialiste, PS), Anne Hidalgo, qui a assuré que « les Niçoises et les Niçois, ainsi que son maire, Estrosi, peuvent compter sur le soutien de la Ville de Paris ».
La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi à l’Agence France-Presse (AFP) que le glas sonnerait dans les églises de France à 15 heures, en hommage aux victimes.
- Une attaque qui fait écho à celle de Conflans-Sainte-Honorine
Le mode opératoire rappelle forcément l’attentat islamiste de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre. La première victime de Nice a été égorgée par l’auteur présumé des faits. Deux semaines auparavant, Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie, avait lui été décapité par Abdouallakh Anzorov.
L’attaque de Nice fait également écho à deux autres attentats islamistes. Celui survenu dans la même ville, le 14 juillet 2016. Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait assassiné 86 personnes et en avait blessé 458 autres. Au volant d’un camion, il avait foncé sur la foule réunie sur la promenade des Anglais, à l’occasion du feu d’artifice prévu pour la fête nationale, avant d’être abattu par la police. Cela rappelle aussi l’attaque survenue dans une église, déjà, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), quelques jours après celle de Nice, le 26 juillet 2016. Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean avaient poignardé et égorgé le père Jacques Hamel au cœur de l’édifice religieux et avait blessé grièvement un paroissien, avant de prendre en otage trois personnes. Ils avait été abattus par les forces de l’ordre.