Marché Bignona de Grand-Yoff veille de fête en temps de covid19…

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Veille de fête à Dakar, des décorations sobres, manque d’ambiance, ces fêtes de fin d’année ne s’annoncent pas en grandes pompes comme cela se passait à l’accoutumée. La cause de cette situation : Covid-19 ! A cela s’ajoute les mesures restrictives, freinant toute envie de festoyer. Petit tour dans la ville !

11 heures, marché Bignona de Grand-Yoff de Dakar. L’accès était un peu difficile, une file de voitures patientait dans un désordre, cherchant en même temps un moyen d’avancer. Ce décor laisserait croire que le marché est bondé. Hélas, ce n’est pas le cas. Chaque année, à l’approche des fêtes, le marché résonne avec de la bonne musique et l’ambiance que les clients y amènent. Cette année-ci, il n’en est rien. Aucun moyen de se rendre compte que le réveillon du 24 décembre se tient aujourd’hui et que les fêtes de Noël et de fin d’année se déroulent dans moins d’une semaine. Un détail qui a attiré notre attention change la donne. Ils sont tous habillés des mêmes “wax”. Ils, c’est les vendeurs et bouchers. Lorsque nous avons relevé cela, deux dames nous ont fait comprendre que c’est une coutume dans leur marché de s’habiller ainsi lors des fêtes. Un rituel qu’ils ont tenu à faire cette année malgré les restrictions de l’Etat.

Juste à l’entrée, nous sommes accueillis par le bruit des différentes machettes que les bouchers utilisent pour dépecer et découper la viande. Un grand bol contenant de la graisse de porc reposait sur un feu. Cette graisse fondant, sera recueillie et servira après d’assaisonnement. A côté, se tenait un boucher, après présentation, il nous indique un certain Jean Robert. Arrivés à son niveau, nous avons trouvé une femme en pleine discussion avec lui, une discussion qui laisserait croire qu’ils sont en train de négocier.

LE KILO DE PORC INCHANGÉ

Familièrement appelé « Prési », Jean Robert Diatta est en réalité le responsable du marché. Il nous a expliqué ô combien les mesures prises par l’Etat impactent leur business. Lui qui arrivait à vendre jusqu’à 10 porcs par jour en est qu’à l’équivalent de 2 porcs, cette année. Ce qui, heureusement, n’a pas impacté sur le kilo de viande. Jean Robert n’est pas le seul dans cette situation, Véronique Coly, vendeuse au marché depuis 30 ans, a vécu rarement ce genre de situation pour ne pas dire jamais. Malgré la lenteur de l’écoulement de sa marchandise, elle garde quand même espoir pour la suite. « Nous continuons de vendre et nous avons foi que les clients viendront et que la situation changera d’ici le 31 décembre », murmure-t-elle avant de se reconcentrer sur son travail.

Une réaction que nous comprenons au vu de la rareté des clients. Véronique est l’une des rares personnes présentes dans le marché qui ont accepté de nous parler. Les quelques rares clients présents aussi n’ont pas voulu se prononcer à l’exception d’un seul qui a préféré garder l’anonymat. Résidant à Yeumbeul, il nous a confiés qu’il est venu dans le marché pour la première fois et juste par curiosité.

Contrairement à lui, des habitués du marché qui n’ont pas pu y être ont choisi une autre option pour bénéficier de cette denrée prisée par la communauté chrétienne. « Certains de nos clients nous appellent pour passer leur commande et se faire livrer », nous explique Véronique.

Des fêtes de fin d’années moroses c’est ce que la situation laisse présager même si la communauté chrétienne souhaiterait la passer comme ces dernières années en assistant aux messes à l’église comme elle l’a toujours fait, elle tient à la passer dans le meilleur des cadres. En attendant de voir comment s’y faire, l’archevêque se prononcera aujourd’hui sur les conduites à tenir.

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