Les femmes s’activent dans presque tous les secteurs d’activités qui créent de la richesse…

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C’est le cas de la vente du poisson, une activité jadis dévolue aux femmes mais aujourd’hui investit par les hommes. Pour les lève-tôt, on peut croiser des dames bassines sur la tête rejoignant le marché aux poissons le plus proche. Un dur labeur, mais qui rapporte de quoi entretenir la famille, payer la scolarité des enfants malgré la pénibilité de la tâche… Un détour au marché Gueule Tapée des Parcelles Assainies nous a permis d’échanger avec quelques unes de ces braves dames…Reportage

En ce début de weekend ou le marché est très bruyant car beaucoup en profitent pour faire leur approvisionnement, se frayer un chemin au marché Gueule-Tapée des Parcelles Assainies n’est pas chose aisée. Il faut de la patience et de la tolérance. C’est entre les allées du marché que nous levons les yeux sur la dame Ndeye Sané qui revient juste du grand marché aux poissons ou elle s’approvisionne tous les jours pour ensuite venir  revendre en détails. Le visage en sueur sous ce soleil zénithal qui darde ses rayons, Ndeye Sané confie qu’être vendeuse de poissons est une activité difficile et très pesante aussi sur le corps de la femme.  « C‘est un métier très difficile car pour avoir de bons poissons frais, il faut se lever vers 5heures du matin, sinon on risque de tomber sur des poissons qui n’attirent pas la clientèle et ça c’est un manque à gagner. »

Bonjour, comment se passe la vente du poisson dans ce marché?

Toujours le sourire aux lèvres avec un sens de l’humeur hors du commun, rien ne laisse croire que cette jeune dame garde au fond d’elle le fardeau d’une vie de femme qui assure la dépense quotidienne : « c’est vrai que c’est un peu difficile, mais quand je vois que je peux subvenir aux besoins de ma famille, aider maman et payer la scolarité de mon fils,  j’en arrive à oublier la dureté de cette activité », confesse cette dame divorcée et soutien de sa famille « . 

Depuis quelques temps l’on note une rareté de la ressource sur le marché due selon certains par l’exploitation abusive de la mer. Les bateaux chinois et turcs sont pointés du doigt. Une rareté du poisson qui a un impact direct sur le revenu de ces braves dames qui sont obligées de débourser plus pour acheter auprès des mareyeurs. « Parfois aussi entre vendeuses, on cotise pour pouvoir acheter de nombreux caisses afin d’avoir divers poissons à se partager » explique mère Anta. « Parfois le coût des caisses de poissons que l’on achètent grimpent. Aussi sommes nous obligées d’augmenter une fois arrivée au marché, sans oublier les problèmes liés au partage de ces caisses », indique-t-elle.

Ces dames vendeuses de poisson affirment que leur activité impacte sur leur corps. « La glace dont nous nous servons pour la conservation des poissons rend nos mains rugueuses. Pour les adoucir nous utilisons du beurre de karité une fois à la maison », explique-t-elle.

Vendeuses de poissons, une activité difficile qui subit les aléas du marché.

«Je quitte chez moi avec 20 000 francs. Quand ça marche je peux descendre avec plus de 5000 francs de bénéfices. C’est trop risqué de se procurer les poissons dit de luxe. Souvent on a du mal à les écouler. Parce qu’on est obligé de les revendre à perte. C’est pourquoi je me contente des poissons de qualité très prisé par les femmes et dont je suis sûre de pouvoir les écouler», soutient la dame Amy Fall. Poursuivant, elle reconnaît que ce n’est rien par rapport à la peine endurée et estime que cela permet de joindre les deux bouts et entretenir la famille dans la dignité. Mais les choses pourraient encore mieux se passer « si l’Etat nous finançait ou nous  aidait avec les taxes surtout en cette période de pandémie où notre travail ralentit », argue-t-elle.

En majorité exercée par les femmes, la vente du poisson est une activité très difficile et à revenu faible surtout avec l’avancée de la mer et la rareté des poissons. Sans oublier que maintenant, ces dames vendeuses de poissons se voient concurrencer par les hommes.

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