Cas graves covid19 : Le Sénégal se met à la dexaméthasone en attendant les conclusions de l’étude sur le nafamostat…

Partagez
L’association hydroxychloroquine-azythromycine s’est révélée efficace pour traiter les cas déclarés prématurément.
Cependant, les retombées de ce protocole sont moindres lorsqu’il s’agit de soigner les malades présentant des formes sévères de la maladie. Face à cette situation, le Sénégal a décidé d’essayer une autre formule.
C’est ce que le professeur Moussa Seydi, responsable de la prise en charge médicale des malades covid a révélé samedi dernier, à l’occasion du point mensuel de la lutte contre la maladie à coronavirus.
Selon le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann, l’étude a démarré depuis le 14 août après validation du comité d’éthique national de recherche en santé.
Il s’agit d’un médicament disponible depuis plus de 20 ans, qui a une action anticoagulante et anti-inflammatoire chez l’homme, explique l’infectiologue qui ajoute que ces deux actions sont indispensables à obtenir dans le cadre de la prise en charge des formes graves.
Le Pr Seydi renchérira que la molécule en question a une charge antivirale puissante invitro, au laboratoire.
Dakaractu a appris de sources bien au fait de cette étude, que le médicament en question est le mesylate de nafamostat dont l’efficacité contre la Covid-19 a été démontrée dans d’autres pays. Mais en attendant les conclusions de ce travail scientifique, le Sénégal applique déjà la dexaméthasone pour le traitement des cas sévères. L’information nous a été confirmée par le Pr Seydi.
Le médecin chef d’un district sanitaire du pays joint par téléphone, indique pour sa part que cet anti-inflammatoire est utilisée pour traiter les patients présentant des formes graves de la maladie, depuis que l’Oms a fait des recommandations dans ce sens.
Le 16 juin dernier, les responsables de l’essai clinique « Recovery » ont annoncé que la dexaméthasone, un médicament issu des stéroïdes réduisait les décès d’un tiers chez les patients placés sous ventilation et d’un cinquième chez les patients gravement atteints, sous oxygène mais non intubés.
L’OMS a immédiatement salué cette avancée et a même appelé à augmenter la production du médicament pour une accessibilité plus large.
Cependant, la dexaméthasone qui serait très efficace pour atténuer l’orage de cytokines, responsable de la mort de nombre de cas graves, ne serait pas la solution recherchée par notre pays. D’où l’étude entamée par les équipes du professeur sur le nafamostat dont l’action anti-virale est déjà démontrée au laboratoire.